Dans l'art, y'a pas d'boulot

7 min de lecture

Et bien en fait ... spoiler : SI !

Encore faut-il bien choisir et faire le tri.

Voici une synthèse sur les métiers artistiques en France pour tous ceux qui pensent qu'un laqueur est une personne qui vous mets de la laque sur les cheveux ou qu'un UX designer est un robot dangereux !

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Pour approfondir ton orientation, n'hésite pas à revoir ou découvrir ce PREZI. Réalisé par Nicolas , il permet de faire le tour des écoles, des parcours possibles dans le vaste domaine de la création.

INTRODUCTION

Les métiers artistiques en France couvrent des domaines variés avec des réalités et des structures de formation distinctes. Trois grandes catégories d’écoles émergent dans ce paysage :

1. Les écoles d’arts appliqués : Elles visent à former des artistes et designers dans des champs créatifs appliqués, tels que le design de produits, le graphisme ou l’animation. Leur vocation est souvent tournée vers des débouchés industriels ou commerciaux, avec une forte orientation vers l’employabilité et l’usage des nouvelles technologies.

2. Les écoles d’arts plastiques : Souvent associées aux beaux-arts, elles forment aux disciplines artistiques libres (peinture, sculpture, dessin, etc.). Moins centrées sur l’industrialisation ou l’applicabilité commerciale, elles privilégient la création personnelle et explorent les concepts esthétiques et théoriques de l’art. En contrepartie, leurs débouchés se situent plus souvent dans des marchés saturés où la précarité est une réalité.

3. Les écoles de métiers d’art : Elles se spécialisent dans des disciplines spécifiques, comme la restauration de patrimoine, la bijouterie, la céramique ou encore le travail des métaux et du textile. Ces formations valorisent les savoir-faire traditionnels et les compétences artisanales, avec une recherche d’excellence technique et esthétique. Si les perspectives de carrière sont limitées en termes de nombre d’opportunités, certaines niches offrent des débouchés pour les artisans qualifiés.

I. INSERTION PROFESSIONNELLE

A. Taux d’insertion et disparités

Les métiers artistiques en France montrent des disparités significatives dans les taux d’insertion professionnelle, variant largement selon les filières.

1. Taux d'insertion global et comparaison entre les filières : Les écoles d’art publique affichent un taux moyen de 80 % trois ans après l’obtention du diplôme, un chiffre qui masque des disparités internes. Les métiers liés au design, à l’architecture et au jeu vidéo montrent de meilleurs taux d’insertion (entre 85 et 93 %), tandis que les arts plastiques (peinture, sculpture) sont plus précaires avec 78 % d’insertion seulement.

2. Difficultés spécifiques aux arts plastiques : Ce secteur affiche le taux d’insertion le plus bas, avec une forte proportion de diplômés qui se tournent vers des activités connexes ou exercent des emplois éloignés de leur domaine de formation. La précarité est assez notable dans les arts plastiques.

3. Secteurs porteurs vs. saturés : Parmi les marchés porteurs, certains domaines comme le design (notamment UX/UI design, webdesign), l'architecture, l'animation et le jeu vidéo affichent des taux d’insertion professionnelle remarquables, souvent supérieurs à 85 %. Le design, particulièrement en lien avec le numérique, connaît une demande croissante alimentée par les entreprises technologiques, le secteur du marketing digital et les agences de communication. Les UX designers, spécialisés dans l’expérience utilisateur, ainsi que les concepteurs de jeux vidéo, bénéficient de perspectives d'emploi et de revenus attractifs, grâce à la digitalisation généralisée et au besoin accru de contenus interactifs.

À l'opposé, les arts plastiques et les métiers d’auteur, comme la peinture, la sculpture ou même la photographie, sont souvent classés parmi les secteurs saturés. La concurrence est exacerbée par la hausse du nombre de diplômés, tandis que les offres d’emplois stables sont rares. Dans ces métiers, l'insertion professionnelle tourne autour de 78 %, et une large part des jeunes diplômés doit se tourner vers des emplois en dehors de leur spécialité. La précarité y est également plus forte : environ 62 % des jeunes actifs issus des arts plastiques gagnent moins de 15 000 euros par an, ce qui les pousse fréquemment vers la pluriactivité ou vers des stratégies de diversification pour compléter leurs revenus

B. Facteurs influençant l'insertion professionnelle

L’employabilité des diplômés d’écoles d’art dépend de plusieurs facteurs liés aux compétences, à l’évolution des technologies, et aux choix de spécialisation.

Les employeurs recherchent des compétences précises dans des logiciels spécifiques (Photoshop, AutoCAD pour le design ; Unity pour les jeux vidéo). La maîtrise de ces outils numériques devient indispensable pour les métiers artistiques, même ceux à forte composante créative.

L’IA transforme de nombreux métiers artistiques. Les professionnels se tournent vers des compétences hybrides, associant création et technologies avancées, pour s’adapter aux évolutions rapides des processus créatifs et aux nouvelles attentes du marché. Au-delà de l’accélération des processus, l’IA introduit également des possibilités inédites de création. Des générateurs d’images tels que Midjourney permettent aux artistes de visualiser des concepts à partir de simples descriptions textuelles, facilitant le brainstorming et la recherche de nouvelles idées visuelles. Cela a un impact direct sur des secteurs comme le design, la publicité ou le jeu vidéo, où la rapidité et l'originalité des idées sont cruciales pour capter l'attention du public. Par ailleurs, l’IA stimule l'essor des compétences hybrides, avec des professionnels désormais appelés à combiner une expertise artistique à des compétences techniques en programmation, modélisation 3D, et traitement de données. Ces compétences pluridisciplinaires sont particulièrement valorisées dans les métiers en expansion, comme le design d’interfaces (UI/UX), l’animation 3D, et même la conservation numérique du patrimoine, où l'IA aide à recréer ou préserver des œuvres pour les rendre accessibles au plus grand nombre

Se spécialiser dans des domaines en demande (UX design, animation 3D) et maîtriser des compétences techniques poussées sont des atouts majeurs pour garantir son insertion dans le marché de l’art et de la création.

II. COMPÉTENCES CLÉS POUR RÉUSSIR

A. Maîtrise des logiciels et outils numériques

La compétence numérique est devenue cruciale, avec des outils comme Photoshop, After Effects, AutoCAD, Unreal Engine, Blender, Cinema 4D selon les disciplines. Les professionnels doivent maîtriser ces logiciels pour répondre aux attentes des employeurs et aux standards du marché.

B. Compétences artistiques et créatives

1. Sens esthétique et créativité : Les métiers créatifs exigent une sensibilité artistique aiguë et une capacité à innover. La créativité est un atout essentiel, permettant de se démarquer dans des secteurs hautement concurrentiels.

2. Illustration, design graphique, narration visuelle : Maîtriser les techniques d’illustration, de composition et de design graphique est crucial, notamment dans des domaines comme l’animation ou le webdesign, où l’esthétique visuelle joue un rôle clé.

C. Compétences transversales et professionnelles

1. Gestion de projet, communication et adaptabilité : Savoir organiser et gérer un projet de manière autonome, communiquer efficacement et travailler en équipe sont des compétences de plus en plus valorisées.

2. Veille technologique et apprentissage continu : Les métiers artistiques évoluent rapidement, en grande partie grâce à la technologie. Les professionnels doivent donc rester à l’affût des tendances, des nouveaux outils et des pratiques émergentes pour rester compétitifs. L'IA change radicalement les métiers créatifs : des logiciels de création assistée par IA aux nouveaux métiers hybrides entre l’art et la technologie. La capacité à intégrer l’IA dans les processus créatifs devient un atout pour les artistes contemporains.

3. Diversification ou hyper spécialisation : Dans le domaine des arts plastiques, la plupart des artistes enseignent, d’autres vendent leurs créations en ligne, créent des collaborations avec des entreprises, ou animent des ateliers. Ces initiatives leur permettent de rester actifs dans leur domaine tout en bénéficiant d’un revenu plus stable.

Dans le domaine des métiers d’arts et des arts appliqués, la plupart vont devenir des spécialistes dans un domaine extrêmement précis (digital painting dans le monde du jeu-vidéo ou laqueur dans le domaine de la restauration de meubles anciens) et se rendre indispensables dans leur secteur.

III. CONSEILS AUX ÉTUDIANTS DES MÉTIERS ARTISTIQUES

Choix de formations et de spécialisations porteuses : Opter pour des spécialités en demande, comme le design UX ou l’animation, peut améliorer les perspectives d’emploi. L’orientation vers des niches spécifiques permet également de se démarquer et d’augmenter son employabilité.

Ne pensez pas uniquement en termes de revenus ou d’insertion professionnelle. Exercez un métier avec plaisir est fondamental. il faut juste avoir conscience que certains métiers, notamment dans les arts plastiques, peuvent avoir des limitations importantes (en terme de revenus par exemple)

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Sources d’information complémentaires

Rapport du ministère de la culture 2022 sur l’insertion professionnelle dans les métiers artistiques Ce document présente des données sur l'enseignement supérieur artistique et culturel en France, en se focalisant sur l'année universitaire 2020-2021. Il analyse l'offre de formation, la composition du corps étudiant, la proportion de femmes et d'étudiants étrangers, et surtout, l'insertion professionnelle des diplômés trois ans après l'obtention de leur diplôme.

Synthèse sur les enjeux de développement des entreprises des métiers d'arts. Ce document est une étude menée par l'Institut National des Métiers d'Art (INMA) sur les entreprises des métiers d'art et du patrimoine vivant en France. L'étude analyse l'impact de la crise sanitaire sur ces entreprises et met en lumière les défis et les opportunités qu'elles rencontrent.

Mag art sur l’orientation dans les métiers artistiques de l’étudiant.fr

Cinquante ans de pratiques culturelles en France. par Philippe Lombardo, Loup Wolff Menée tout au long de l’année 2018 auprès d’un échantillon de plus de 9 200 personnes en France métropolitaine, l’enquête sur les pratiques culturelles est la sixième édition d’une série commencée au début des années 1970 et destinée à mesurer la participation de la population aux loisirs et à la vie culturelle.